Petit soucis

Aya et Daiki n'avait pas dit un mot sur la route. La jeune fille aimait le silence. Elle était de plus en plus convaincue qu'elle s'entendrait bien avec le jeune homme.
Ils arrivèrent devant l'infirmerie et toquérent plusieurs fois mais elle était fermée.

Sa jambe lui faisait mal certe mais ce n'était pas si grave. Ce qui la gênait le plus c'était que le sang coulait. Aya baissa la tête pour observer un moment sa blessure. L'entaille était petite mais profonde. Un bleu se formerait sûrement autour de la blessure dans les prochaines heures.
En cet instant Aya se rendit compte à quel point son corps était faible.

Aya soupira.
On ne peut vraiment compter que sur nous même.
Elle fouilla dans son sac et en sortit un petit ruban qu'elle noua autour de son tibia. Elle l'avait serrée assez fort pour que le sang arrette de couler même si ça n'arrangeait pas sa douleur.

Elle regarda Daiki.
Hum...désolé de t'avoir amener ici pour rien. Tu peux retourner à tes occupations.

Puis elle lui tendit la main un peu solennellement pour qu'il la serre.
Pour elle s'était comme un traité de paix. Un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres.
Merci de m'avoir accompagnée même si c'était une excuse pour changer de sujet.

Lorsqu’ils arrivèrent et qu’ils aperçurent que l’infirmerie était fermée, Daiki soupira. Les infirmières étaient vraiment que des incapables, jamais là quand on en avait besoin. Le sang commençait à coaguler sur le tibia d’Aya, ce qui forma une petite grimace sur le visage de Daiki, il n’aimait pas franchement la vue du sang.

Il s’adossa au mur blanc du couloir et regarda la jeune fille nouer un ruban autour de son tibia, ils auraient pu penser à cette solution avant de venir jusqu’ici, du moins elle aurait moins saigné durant le chemin. Elle se retourna ensuite vers le violet pour s’excuser de l’avoir fait venir jusqu’ici pour rien en lui suggérant de s’en aller tout en lui tendant ensuite la main, un sourire au coin des lèvres. Sans savoir pourquoi, le jeune homme n’avait pas envie de bouger, en fait il ne savait pas quoi faire et la compagnie d’Aya lui était amusante, avec son faux air glacial, au fond elle n’était probablement pas comme ça. Ensuite le visage du violet devint pâle, elle avait dû remarqué son changement de sujet radical tout à l’heure.

Il serra alors vivement la main de la jeune fille par politesse afin qu’elle ne l’eut pas tendue pour rien, mais il n’avait pas envie de s’en aller, il appréciait assez sa compagnie, même s’il n’aimait pas a façon dont il s’était laissé allé précédemment à parler de lui.

" M…mais non, je ne t’ai pas accompagnée pour changer de sujet. "

Avec ces paroles très convaincantes, il était sûr à ce qu’Aya ne se pose aucune question. Il monta les yeux au ciel face à sa propre réaction. Il lâcha la main d‘Aya pour aller passer la sienne dans ses longs cheveux violacés pour ensuite aller frotter nerveusement son cou.

" Non mais c’est juste que… bah j’avais pas envie de m’étaler et parler de moi ! "

Et voilà qu’il se justifiait maintenant… Il devait vraiment avoir l’air stupide, surtout que maintenant, son teint pâle se transforma en un teint écarlate. Décidément. Elle devait réellement le prendre pour un idiot.

Aya se mit à rire en voyant la réaction de Daiki. Ce garçon était vraiment amusant. C'était la deuxième fois qu'elle riait en sa compagnie. Elle riait rarement. Elle n'aimait pas ça, c'était mauvais signe.

La jeune fille reprit son air sérieux tout en continuant de regarder Daiki.
Ne t'inquiètes pas je ne suis pas curieuse de nature alors je ne vais pas te poser de questions en ce qui concerne ton passé. En revanche sache que je préfère la franchise.

Moi non plus je n'aime pas parler de mon passé.
Aya avait failli dire cette phrase à voix haute mais elle s'était retenue à temps. Ce n'était pas le moment de lui montrer que son passé n'avait pas été rose pour elle non plus.

Elle s'asseya par terre et s'adossa au mur de l'infirmerie qui se trouvait en face de Daiki. Rester debout lui était insuportable, elle avait besoin de se reposer. Aya remarqua que le jeune homme ne bougeait pas et qu'il n'était pas décidé à partir. Elle le fixa .

Tu t'ennuis dans cette école?
Aya lui avait posé cette question car il donnait l'impression de ne jamais savoir quoi faire.

Daiki était une personne qui aimait être franche, sauf lorsqu’il s’agissait de choses parlant de lui, il n’aimait pas dire la vérité concernant son passé, et lorsqu’il mentait, il avait le malheureux défaut de ne pas savoir le faire correctement, il ne savait pas vraiment mentir.

Aya s’était mise à rire, un rire qui illumina tout son visage, Daiki ne l’avait jamais vraiment vue comme ça, rire lui allait parfaitement bien. Elle était beaucoup plus jolie comme ça, bien qu’elle soit très jolie en tant normal. Elle essaya ensuite de reprendre un air sérieux comme si de rien était, ce qui fit sourire Daiki du coin des lèvres. Cette manière de changer d’un aspect à l’autre était vraiment quelque chose qui faisait rire intérieurement le violet. Mais lorsqu’elle prit la parole, il se rendit compte à quel point sa capacité à mentir laissait à désirer. Il sentit alors son visage s’empourprer, alors il baissa un peu la tête comme s’il fut soudainement intéressé par la position de ses pieds, afin de laisser un rideau de cheveux violacés cacher un peu ses joues rougies.

Il vit alors les pieds de la jeune fille se diriger vers le mur en face de lui et ses genoux se plier, afin qu’elle se retrouve assise sur le sol, adossée au mur.

" On ne va pas dire que je m’ennuie, mais plutôt que je cherche autre chose à faire que de m’enfermer dans ma chambre. "

A vrai dire, il n’avait pas grand chose à faire à part ça, il n’était pas vraiment venu pour les cours, même s’ils devaient certainement s’avérer être intéressant, mais ce n’était pas tout à fait son but. Il n’avait pas cette faculté d’apprécier les contacts avec les autres personnes, il avait un peu de mal à se socialiser, du moins il na fallait pas forcément compter sur lui pour aller vers les gens.

Alors je suis cet "autre chose" à faire?
Aya le regardait d'un air taquineur.
Puisque Daiki était là pourquoi ne pas s'ammuser? Elle s'ennuyait un peu, bien qu'elle avait l'habitude d'être seule. Sa mère lui manquait même si ça ne faisait pas longtemps qu'elles s'étaient séparées.
Le contact des autres l'agaçait mais étrangement celui de Daiki ne la dérangeait pas. Sûrement le fait qu'il soit un peu comme elle...

Elle avait deja de nombreuses fois observée tout ses traits de visage même si elle n'avait pas eu l'occasion de le rencontrer souvent. C'était un jeune vraiment beau ce qui rendait son caractère encore plus intriguant. Aya avait sans cesse envie de le dessiner pour laisser libre cours à ses sentiments. Le fait que Daiki ai vu son dessin la vexait toujours mais elle voulait le dessiner encore.

Aya se leva et s'approcha de Daiki. Elle se planta juste en face de lui, les yeux dans les yeux.
j'aimerais que tu me joues un morceau de piano.

Son corps avait agit de lui même et ces paroles étaient sorties toutes seules. Elle eu un peu honte mais son regard ne scilla pas.
Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi elle avait prit une telle initiative.

Daiki releva alors la tête, un sourire lui aussi taquineur au coin des lèvres. Apparemment Aya prenait un malin plaisir à essayer de le mettre mal à l’aise. Alors il balança ses cheveux sur le côté d’un air un peu hautain.

" Oui, tu es "cette chose" qui me permet de ne pas m’ennuyer aujourd’hui, c’est un privilège pour toi, tu sais. "

Puis il eut un petit rire, bien sûr il ne pensait pas vraiment ce qu’il disait, le compagnie d’Aya l’amusait beaucoup et il appréciait ce moment bien plus que la première fois qu’ils s’étaient rencontrés où la pièce avait subitement prit un air froid lors de leur conversation. La jeune fille semblait s’être légèrement ouverte et il en était de même pour le violet, à son plus grand regret.

Puis il regarda la jeune fille qui s’avança avec assurance avant de se planter devant lui et de plonger son regard dans le sien. Le cœur du jeune homme fit un espèce de bond et ses joues devinrent rouges une nouvelle fois. Il se sentit alors embarrassé, et ça il ne comprit pas trop pourquoi. En temps normal il aurait simplement repousser la personne en lui disant que celle ci était simplement tarée de croire qu’il ferai une telle chose, mais là, il n’eut pas envie de la repousser mais il n’eut pas non plus envie de lui dire oui si facilement.

Il plongea alors son regard dans celui d’Aya, d’un air provocateur. Elle aurait dû deviner qu’il lui demanderait une chose en échange.

" Hum… Uniquement si tu me montres tes dessins. "

Il croisa les bras et garda son regard dans celui de la jeune fille, attendant la réponse. S'il fallait que lui montre ses sentiments, il avait envie de voir ceux d'Aya aussi.

Aya s'était attendue à la réponse que lui donnerait Daiki: soit il refuserait, soit il lui demanderais quelque chose en échange.
Il lui demandait de lui montrer un de ses dessins. Elle supposa qu'il voulait particulièrement se voir lui.
Aya réfléchissa, il n'était pas possible de lier un lien avec ce jeune garçon, il était comme elle. Ils s'entendraient bien, rien de plus.
De toute façon il avait deja vu un de ces dessin même si c'était furtif.

La jeune fille regarda sur le côté. Evidemment elle était génée de devoir faire ça mais de toute façon dans cette école si elle voulait réussir il fallait qu'elle s'habitue à montrer ses dessins.

J'...j'accepte, tu joues et moi je te dessine.

Peut-être que Daiki ne remarquera pas ce qu'elle dirait dans son dessin.
C'était ses dessins qui parlaient pas elle.

Le jeune homme s’étant attendu à ce qu’elle refuse littéralement et qu’elle abandonne l’idée de le voir jouer, fut surprit lorsqu’elle accepta son marché. Elle semblait tout de même gênée et hésitante, mais elle accepta. Daiki passa une main dans ses cheveux en frottant nerveusement sa nuque tout en tendant l’autre à Aya afin de conclure le marché.

" B..bon bah d’accord. Marché conclu ! "

Un petit sourire gêné s’installa sur son visage et il sentit ses joues s’embraser un peu. Il ne s’imaginait pas devoir jouer devant une autre personne, pourtant il l’avait déjà fait, mais chaque nouvelle fois lui semblait de plus en plus difficile. Il attendit qu’elle lui serre la main pour ensuite tourner sa tête du coté et regarder dans le fond du couloir si quelqu’un allait oui ou non venir ici pour s’occuper de la blessure d’Aya, bien qu’il espérait rester assez longtemps dans ce couloir, avoir à jouer devant Aya le rendait un peu nerveux, mais il savait qu’une fois devant le piano, il serai détendu.

En fait, s’accepter l’un à l’autre de faire une telle chose, c’était comme accepter de dévoiler notre fort intérieur, non ?

Aya voyait bien que Daiki aussi était géné, pourtant il avait accepté sans être trop réticent à l'idée. D'une certaine manière ça la mettait un peu plus à l'aise.
Elle serra la main qu'il lui tendait avec un petit plissement de yeux qui révélait son enthousiasme.
C'était la deuxième fois qu'elle lui serrait la main, la deuxième fois qu'elle avait un contact avec lui.

Elle retira un peu précipitamment sa main. Cette idée la perturbait un peu.
Puis tourna les talons pour se diriger vers le fond du couloir.
Aya s'arreta à mi chemin et se tourna légèrement pour regarder Daiki du coin de l'oeil.
Hum...je ne me rappelle plus où se situe la classe de musique...

Les joues d'Aya s'embrasèrent un peu. La dernière fois elle avait été guidée par la musique de Daiki et n'avait pas fait attention à la route.
C'est elle qui lui avait porposé ça et elle n'était même pas capable de retrouver la salle de musique.
Elle se sentait cruche.

La tête tourné vers le fond du couloir, il observa Aya qui s'y aventurait, peut être essayait-elle de se dégourdir les jambes ? Puis il la vit qui se retourna et lui dit qu'elle ne savait plus où se situait la salle de musique. Le coeur de Daiki fit un bond, il ne savait pas qu'elle voulait y aller maintenant, il sentit ses joues devenir un peu rouge et son coeur battre un peu plus fort, dû au stresse. Il s'avança alors vers elle précipitemment.

" M... mais on devrait attendre d'abord l'infirmière non ? "

Il préférait attendre un peu avant de jouer comme ça devant elle, même s'il mourrait toujours d'envie de laisser ses doigts glisser sur ces magnifique touches noires et blanches. Il passa une main dans ses cheveux, espèrant entendre de la bouche de la jeune fille un " Ah oui, tu as raison " ou quelque chose d'autre qui puisse faire diversion et donc laisser du temps entre le moment présent et celui où il serai assis devant l'instrument.

Il détourna son regard et passa une main dans son cou nerveusement en guettant comme s'il espèrait voir arriver n'importe qui qui puisse servir d'infirmière, mais seuls quelques élèves passaient dans les couloirs.

Aya se retourna complètement vers Daiki et pencha un peu la tête en plissant les yeux pour essayer de comprendre la réaction de celui-ci.

Ce serais inutile d'attendre l'infirmière il n'y en a pas. Nous n'avons rien à faire alors pourquoi ne pas faire ce que nous avons dit maintenant?

La jeune fille n'avait pas une grande patience. Lorsqu'elle avait quelque chose dans la tête il fallait qu'elle l'acomplisse dans l'instant. Elle n'aimait pas se faire d'espoir et pensait qu'il y avait toujours deux choix: maintenant ou jamais.

Aya soupira et ferma les yeux. Elle avait prit son courage à deux mains pour se résigner à lui montrer son dessin et voila qu'il se défilait.
De plus c'était toujours la même excuse qu'il utilisait pour changer de sujet.

Un sourire en coin, elle baissa un peu sa tête pour mettre sa main sur celle-ci.
Tsss. Tu n'es pas prêts ç'est ça?

A vrai dire Aya savait que ce ne serait pas facile pour elle non plus mais elle préférait ne pas avoir le temps d'y penser.

Daiki fut étonné de sa réaction mais il savait bien qu'elle n'allait pas lui dire " Oui, attendont ici ! ", un sourire sur le visage et un air chaleureux. Elle s'était retourné vers lui en plissant des yeux comme pour essayer de comprendre sa réaction quelque peu inutile, il aurait dû se résoudre à la suivre, c'est vrai, mais il sentait le stresse monter en lui il détestait cette sensation.
Aya semblait comme vexée ou déçue, elle devait réellement le prendre pour un crétin et quelquun de faible. Daiki respira un grand coup et s'avanàa devant le jeune fille vers le fond du couloir, en glissant les mains dans les poches car c'était le seul moyen de s'empêcher de gratter sa cicatrice, la tête haute malgré son coeur qui battait très fort et l'espère ce pression qui s'était emprise de lui.

Puis il se retourna quelques mètres plus loin, un sourire aux lèvres malgré cet embarras, il essaya de rester calme et tenir son engagement.

" Euh... tu me suis ? "

Puis il laissa un petit sourire timide glisser le long de ses lèvres avant de se retourner et continuer de marcher en s'enfonçant dans le couloir.

=> Toit